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VOLPONE.

BONARIO.

Je n’en dis pas autant.

MOSCA.

Pourquoi, monsieur ?

BONARIO.

Suis ton chemin, je te prie, et laisse-moi je répugne à échanger des paroles avec un compagnon tel que toi.

MOSCA.

Courtois monsieur, ne méprisez pas ma pauvreté.

BONARIO.

Ta pauvreté ? non, par le ciel ! mais tu me permettras bien de haïr ta bassesse.

MOSCA.

Ma bassesse !

BONARIO.

Réponds-moi ; ta fainéantise, tes flatteries, ta façon de gagner ta vie n’en sont-elles pas des preuves suffisantes ?

MOSCA.

Que le ciel me soit en aide ! Ces imputations sont trop vulgaires, monsieur, et on les accumule trop facilement sur la vertu, quand elle est pauvre. Vous n’êtes pas juste à mon égard ; votre jugement est sincère, mais vous ne devriez pas m’accuser avant de me connaître. Saint Marc en soit témoin contre vous, c’est inhumain. (Il pleure.)

BONARIO, à part.

Quoi ! il pleure ? C’est bon signe, et je me repens d’avoir été trop dur.

MOSCA.

Il est vrai que, contraint par une implacable né-