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VOLPONE.

CELIA.

Non ?

CORVINO.

Non, sur ma parole, je ne le suis pas et ne le fus jamais. C’est une pauvre et inutile passion que la jalousie ; ne sais-je pas que lorsque les femmes ont une volonté, ce ne sont pas les précautions et les obstacles qui les arrêtent ? Les plus vigilants espions sont apprivoisés par l’or. Bah ! j’ai confiance en toi, et tu le verras, et je te donnerai des raisons pour le croire. Viens, embrasse-moi : va immédiatement préparer tes plus beaux habits, choisir tes plus riches bijoux ; fais-toi belle, aiguise aussi tes plus doux regards. Nous sommes invités à une fête solennelle chez le vieux Volpone, et là, tu apprendras combien je suis exempt de toute jalousie et de toute crainte à ton égard.



ACTE III.



Scène PREMIÈRE.


Une rue.
MOSCA, seul.
MOSCA.

Je vais devenir, je le crois, amoureux de ma chère personne et de mes heureuses facultés, tant je les sens en moi poindre et bourgeonner. J’ai de singulières fantaisies dans le sang ; je ne sais comment cela se fait, le succès me remplit d’une orgueilleuse coquetterie. Je pourrais glisser hors de ma peau comme un serpent