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VOLPONE.

l’espoir de son haleine rafraîchissante, je ne serai plus bientôt qu’un amas de cendres.

MOSCA.

Hélas ! mon cher monsieur, il eût mieux valu, pour vous, ne pas la voir.

VOLPONE.

Je voudrais que tu ne m’en eusses jamais parlé.

MOSCA.

Monsieur, c’est vrai ; j’avoue que j’ai eu une mauvaise idée, et vous une mauvaise chance ; mais je suis lié par ma conscience aussi bien que par mon devoir, et je ferai tous mes efforts pour vous délivrer de ce tourment.

VOLPONE.

Cher Mosca, puis-je espérer ?

MOSCA.

Cher monsieur, et plus que cher, je ne veux pas que vous vous désespériez de quoi que ce soit, si le remède est dans les limites de la puissance humaine.

VOLPONE.

Ah ! c’est mon bon ange qui vient de parler. Mosca, prends mes clefs, mon or, ma vaisselle d’argent, mes bijoux ; tout est à ta dévotion ; emploie-les comme tu voudras ; frappe monnaie avec mon corps lui-même, pourvu que tu couronnes mes ardents désirs, ô Mosca !

MOSCA.

Ayez seulement de la patience.

VOLPONE.

J’en aurai. Je ne doute pas de la réussite.