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VOLPONE.

VOLPONE.

Pour fortifier l’estomac le plus cru, le plus rebelle aux digestions, quand bien même, par son extrême faiblesse, il vomirait du sang, faites-lui une friction avec mon huile et appliquez des serviettes chaudes. Pour le vertige dans la tête, versez-en une goutte dans les narines et derrière les oreilles. C’est aussi un remède souverain et reconnu pour le mal caduc, les crampes, les convulsions, les paralysies, les épilepsies, les palpitations, les contractions des nerfs, les vapeurs du spleen, les obstructions du foie, la pierre, la rétention d’urine, la hernie venteuse, les coliques de miséréré ! Mon huile arrête immédiatement une dyssenterie, calme les douleurs intestinales, et guérit l’hypocondrie, pourvu qu’elle soit employée en friction ou en boisson, suivant l’instruction que voici imprimée. (Il montre alternativement la fiole et l’instruction.) Voici le médecin, et voici la médecine ; voici l’ordonnance, et voici la cure : ceci donne le moyen, ceci produit le résultat. En somme, ces deux objets peuvent être appelés la théorie et la pratique de l’art d’Esculape, et ils vous coûteront huit couronnes. Maintenant, bouffon Fritada, chante-moi, je te prie, un couplet en leur honneur.

SIR POLITICK.

Hé bien, monsieur, qu’en dites-vous ?

PÉRÉGRINE.

C’est extraordinaire, monsieur.

SIR POLITICK.

Son style n’est-il pas admirable ?

PÉRÉGRINE.

C’est de la pure alchimie ; je n’ai encore entendu