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ACTE DEUXIÈME.

SIR POLITICK.

Ce sont des bateleurs ! votre fameux professeur de langues ne vous a-t-il jamais parlé des saltimbanques italiens ?

PÉRÉGRINE.

Si, monsieur.

SIR POLITICK.

Hé bien ! vous allez en voir un échantillon.

PÉRÉGRINE.

Ce sont des charlatans qui vendent des huiles et des drogues.

SIR POLITICK.

Est-ce là l’opinion qu’il vous a donnée d’eux ?

PÉRÉGRINE.

Autant qu’il m’en souvienne.

SIR POLITICK.

Son ignorance fait pitié. Ce sont les seuls hommes instruits de l’Europe, des savants universels, d’excellents médecins, des hommes d’état renommés ! Ce sont les favoris en titre, les conseillers intimes des plus grands princes, les seuls hommes qui connaissent bien les langues dans le monde entier !

PÉRÉGRINE.

Moi, j’ai entendu dire qu’ils ne sont que d’ignorants imposteurs, des gens de sac et de corde, qui surfont les faveurs des grands comme leurs viles médecines ; ils vous les vantent au moyen de serments monstrueux, vous laissant au départ, pour deux sols, ce dont ils demandaient, avec de grands cris, douze francs au début.

SIR POLITICK.

Monsieur, on ne répond aux calomnies que par le