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ACTE DEUXIÈME.

avant que le repas ne fût fini, rendre réponse dans un cure-dent.

PÉRÉGRINE.

C’est étrange ! Comment cela peut-il se faire ?

SIR POLITICK.

La viande était coupée en lettres disposées de façon qu’il pût lire aisément.

PÉRÉGRINE.

J’avais entendu dire, monsieur, qu’il ne savait pas lire.

SIR POLITICK.

C’est un bruit qui avait été habilement répandu par ceux qui l’employaient : mais il savait lire, et connaissait les langues ; ajoutez qu’il avait une tête excellente.

PÉRÉGRINE.

On m’a dit aussi qu’on se servait de singes pour faire le métier d’espions, et qu’ils formaient une espèce de peuple subtil près de la Chine.

SIR POLITICK.

Ah ! ah ! les mamaluchi. En vérité, ils ont mis la main dans un ou deux complots français. Mais ils étaient si passionnés pour les femmes, qu’elles découvrirent tout. Cependant j’eus encore de leurs nouvelles mercredi dernier ; j’appris de l’un d’eux qu’ils étaient retournés là-bas, et avaient fait leurs rapports comme c’est l’usage ; ils attendent qu’on les emploie de nouveau.

PÉRÉGRINE, à part.

Ma foi, ce sir Pol est un homme bien informé. (Haut.) Il me semble monsieur, que vous savez tout.

SIR POLITICK.

Non, monsieur, pas tout ; j’ai seulement quelques