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ACTE PREMIER.

CORVINO.

Hé bien, à ta discrétion.

MOSCA.

Alors, cher monsieur, allez-vous-en.

CORVINO.

Je ne veux pas l’inquiéter maintenant en reprenant ma perle.

MOSCA.

Pouh ! ni votre diamant non plus ; quelle inquiétude montrez-vous donc là ? tout n’est-il pas à vous ici ? Ne suis-je pas là, moi dont vous avez fait votre créature, et qui vous dois mon existence ?

CORVINO.

Reconnaissant Mosca, tu es mon ami, mon camarade, mon compagnon, mon associé, et tu auras ta part dans toutes mes fortunes.

MOSCA.

Une exceptée.

CORVINO.

Laquelle ?

MOSCA.

Votre charmante femme, monsieur. (Corvino part précipitamment.) Le voilà parti. Nous n’avions pas d’autre moyen de le déraciner d’ici.

VOLPONE.

Mon divin Mosca, tu t’es surpassé ce matin, (On frappe.) Qu’est-ce encore ? Je ne veux plus être ennuyé aujourd’hui. Prépare-moi de la musique, des danses, des banquets, tous les plaisirs ; le Turc n’est pas plus sensuel dans ses voluptés que ne le sera Volpone. (Mosca sort.) Voyons, une perle, un diamant, une pièce d’argenterie, des sequins ! La matinée est bonne ; hé