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ACTE PREMIER.

MOSCA.

Coule une sueur froide, avec un écoulement continuel aux coins des yeux.

CORBACCIO.

Est-ce possible ? J’ai une meilleure santé, moi ! Ha ! ha ! Et le vertige qu’il a dans la tête dure-t-il encore ?

MOSCA.

Oh ! il est passé ; maintenant il a perdu tout sentiment et a cessé de ronfler ; vous vous apercevriez à peine qu’il respire.

CORBACCIO.

Excellent ! excellent ! il est sûr que je vivrai plus que lui ; cela me rend plus jeune de vingt ans.

MOSCA.

J’allais aller vous voir, monsieur.

CORBACCIO.

A-t-il fait son testament ? Que m’a-t-il donné ?

MOSCA.

Non, monsieur.

CORBACCIO.

Rien, dis-tu ? ah !

MOSCA.

Je dis qu’il n’a pas fait son testament.

CORBACCIO.

Oh ! oh ! oh ! Qu’a donc fait ici Voltore, l’avocat ?

MOSCA.

Il a flairé un cadavre, monsieur, aussitôt qu’il a appris que mon maître pensait à faire ses dispositions, selon le conseil que je lui en donnais pour votre bien.

CORBACCIO.

Et il est venu le voir, n’est-ce pas ? Je m’en doutais.