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ACTE PREMIER.

Qu’est-ce ? on frappe. Je ne voudrais pas que l’on vous vît, monsieur. Pourtant… Prétendez que vous êtes venu en passant et que vous êtes pressé de partir ; je trouverai une excuse… Cher monsieur, quand vous viendrez à nager dans la graisse de l’or, quand vous plongerez jusqu’au col dans le miel, quand vous roidirez le menton contre le flux de cet océan de richesses, pensez à votre esclave, et souvenez-vous de moi : je n’ai pas été le pire de vos clients.

VOLTORE.

Mosca !

MOSCA.

Quand voulez-vous avoir votre inventaire, monsieur, ou voir une copie du testament ? — Bientôt ? — Je vous les apporterai, monsieur. Allons, partez ! Mettez sur votre figure un air d’homme affairé.

(Voltore sort.)
VOLPONE, se levant.

Excellent Mosca ! Viens ici que je t’embrasse.

MOSCA.

Tenez-vous tranquille, monsieur, voici Corbaccio.

VOLPONE.

Emporte le plat ; le vautour est parti, et le vieux corbeau arrive.

MOSCA.

Reprenez votre silence et votre sommeil, (Il met le plat avec les autres trésors.) Reste-là, et multiplie. — Maintenant nous allons voir un misérable qui est en vérité plus impotent que celui-ci ne feint de l’être, et qui pourtant espère danser sur son tombeau, (Corbaccio entre.) Seigneur Corbaccio ! vous êtes le bienvenu, monsieur.