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ACTE PREMIER.

VOLTORE, à Mosca.

Le suis-je ?

VOLPONE.

Je sens que je m’en vais ; uh ! uh ! uh ! Je fais voile pour le port ; un ! uh ! uh ! uh ! et je serai heureux d’aborder enfin.

MOSCA.

Hélas ! bien cher patron, nous devons tous partir.

VOLTORE.

Mais, Mosca…

MOSCA.

L’âge fait valoir ses droits.

VOLTORE, à l’oreille de Mosca.

Je t’en prie, écoute-moi. Est-il certain qu’il m’ait inscrit comme son héritier ?

MOSCA.

Vous, parbleu ! Je vous supplie, monsieur, de daigner me prendre à votre service. Je fonde sur vous toutes mes espérances ; je suis perdu si le soleil levant ne laisse pas descendre sur moi un de ses rayons.

VOLTORE.

Il t’éclairera et te réchauffera, Mosca.

MOSCA.

Monsieur, tel que je suis je ne vous aurai pas rendu les moindres services. Je porte vos clefs ; j’ai soin que vos coffres et vos cassettes soient fermés ; je tiens le pauvre inventaire de vos bijoux, de votre argenterie et de vos fonds ; je suis votre intendant, monsieur, et je gouverne ici votre fortune.

VOLTORE.

Mais suis-je le seul héritier ?