Page:Jonson-Volpone Epicene l alchimiste-1863.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
7
ACTE PREMIER.


ACTE PREMIER.



Scène PREMIÈRE.


(Une chambre dans la maison de Volpone.)

(VOLPONE et MOSCA entrent.)
VOLPONE.

Bonjour, soleil ; et maintenant, mon or ! — ouvre ce sanctuaire, que je puisse voir mon saint. (Mosca tire le rideau et laisse voir de l’argenterie, des bijoux et des piles d’or.) Salut, âme du monde et la mienne ! la terre féconde, quand elle voit le soleil longtemps désiré paraître entre les cornes du bélier céleste, est moins heureuse que moi lorsque j’admire ta splendeur qui fait pâlir la sienne. Là, au milieu de ces autres richesses, tu apparais comme la flamme dans la nuit, ou comme le jour, lorsque, sortant du chaos, il précipita les ténèbres au centre du monde. O toi, fils du soleil, mais plus brillant que ton père, permets qu’en t’adorant je t’embrasse, toi et chaque relique du sacré trésor que renferme cette chambre bénie ! Les sages poëtes firent bien qui donnèrent ton nom glorieux à l’âge qu’ils ont cru le plus beau ; tu es la meilleure des choses créées, et tu donnes plus de joie que les enfants, la famille, les amis et tous les autres rêves que l’homme fait éveillé. Quand tu brillais dans les regards de Vénus, tu aurais