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ÉPICÈNE.

tail, cette écharpe, ces gants ? Ah ! que dites-vous, madame ?

ÉPICÈNE.

Je vous laisserai ce soin-là.

MOROSE.

Comment, madame ? Haussez d’un ton, je vous prie.

ÉPICÈNE.

Je laisserai tout à votre sagesse et à votre décision, monsieur.

MOROSE.

Admirable créature ! Je ne vous importunerai plus ; je ne pécherai pas contre une si douce simplicité ; permettez-moi maintenant d’imprimer sur vos lèvres divines le sceau qui vous fera mienne. — Cutbeard, je te donne pour rien le loyer de ta maison ; ne me remercie qu’avec le mouvement de ta jambe. — (cutbeard branle sa tête.) — Je sais ce que tu voudrais dire ; elle est pauvre, et ses parents sont morts ; mais elle apporte une grosse dot, Cutbeard, c’est son silence ; et quant à sa pauvreté, Cutbeard, elle n’en sera que plus soumise et plus aimante, Cutbeard. Va-t’en, fais-moi venir immédiatement un ministre du culte, qui ait une voix douce, afin qu’il nous marie, et prie-le de ne pas être impertinent, mais aussi bref qu’il pourra ; va-t’en doucement, Cutbeard. (Cutbeard sort.) (À Mute.) Brute, conduisez votre maîtresse dans la salle à manger ; oui, celle qui est maintenant votre maîtresse ! (Mute sort suivi d’Épicène.) O félicité ! combien je vais me venger de mon insolent cousin et de ses complots pour empêcher mon mariage ! Cette nuit, je me donne un héritier, et je chasse l’autre de ma famille comme un étranger. Il a eu la prétention d’être fait chevalier, et croyait par