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ACTE DEUXIÈME.

(Cutbeard salue.) Très-bien, mon Cutbeard ; mettez-vous un peu de côté maintenant, et laissez-moi examiner sa personne, et son aptitude à mon affection. (Il la regarde, et passe autour d’elle.) Elle est excessivement belle, et ses traits sont particulièrement fort beaux ; un doux ensemble de membres plein d’harmonie ; la température de sa beauté est au même niveau que mon sang. Le gredin a parfaitement trouvé ce qu’il me fallait pour l’extérieur ; éprouvons le dedans maintenant. — Approchez, belle dame ; que ma conduite ne vous paraisse pas grossière, bien que, par sa singularité, elle doive vous sembler étrange. (Épicène fait une révérence.) Madame vous pouvez parler, bien que je l’aie défendu à Cutbeard et à mon valet ; à l’exception de tous les autres sons, la douce voix d’une jolie femme a la juste longueur de mes oreilles ; je vous en prie, madame, parlez ; on dit que du premier feu de deux regards qui se rencontrent l’amour s’embrase. Sentez-vous un choc soudain dans votre cœur, à la vue de quelque partie de moi-même ? Hein, madame ? (Épicène fait la révérence.) Hélas, madame, ces réponses par révérences silencieuses sont trop simples et peu courtoises ; j’eus toujours les habitudes de la cour, et celle qui doit être ma femme doit être accomplie, et avoir la désinvolture et la hardiesse qu’on y voit. Pouvez-vous parler, madame ?

ÉPICÈNE, très-bas et très-doucement.

Jugez-en.

MOROSE.

Que dites-vous, madame ? Un peu plus haut, je vous en supplie.