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ACTE DEUXIÈME.

CLÉRIMONT.

Si tu étais venu il y a un instant, tu aurais entendu sir John Daw la célébrer dans ses madrigaux.

TRUEWIT, s’avançant vers Daw.

John Daw, Dieu vous conserve ! Depuis quand avez-vous vu La-Foole ?

DAW.

Je ne l’ai point vu depuis hier soir, monsieur Truewit.

TRUEWIT.

C’est un miracle ; je vous croyais inséparables !

DAW.

Il est allé inviter ses convives.

TRUEWIT.

C’est, ma foi, vrai. Quelle mauvaise mémoire ! je suis l’un des invités. Je le rencontrai, il n’y a qu’un instant, sur ce qu’il appelle son fin et beau cheval noir, couvert d’écume, s’arrêtant, de place en place et de personne à personne, pour donner le mot d’ordre.

CLÉRIMONT.

De peur qu’ils n’oublient l’heure du dîner.

TRUEWIT.

C’est cela ; on ne vit jamais capitaine prendre plus de peine dans une revue pour faire manœuvrer ses soldats, que lui pour faire manœuvrer ses convives.

DAW.

C’est son festin de bataille.

CLÉRIMONT.

Quoi ! c’est vous qui dites cela ?

TRUEWIT.

Oh ! ne craignez rien ; John Daw ne sera pas en