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ÉPICÈNE.

invitée là que pour être vue, et ridiculisée par la présidente de l’académie féminine, et par ses ombres. Ce joueur de trompette vous a annoncée.

DAUPHIN, à part.

Vous ne devez pas y aller ; laissez-lui tout le ridicule de ne vous avoir pas amenée ; lachez la bride à sa faculté d’improviser des sottises pour s’excuser devant sa société.

CLÉRIMONT, il part.

Il nous soupçonnera ; parlez haut. — Je vous en prie, madame Épicène, montrez-nous les vers faits en votre honneur ; nous avons la permission de sir John Daw ; ne nous cachez pas le mérite de Votre cavalier servant, ni vos propres gloires.

ÉPICÈNE.

Elles deviendront les gloires de mon cavalier servant, puisque vous avez eu sitôt sa permission.

DAUPHIN.

Dites donc ses vaines gloires.

DAW.

Montrez-les, montrez-les, ma chère ; j’ose les avouer.

ÉPICÈNE, les offrant.

Jugez donc vous-mêmes.

DAW.

Non, je les lirai. Un auteur doit réciter ses propres ouvrages. C’est un madrigal sur la modestie, (Il lit.) « Modeste et belle, car beauté et modestie sont sœurs. »

DAUPHIN.

Très-bon.

CLÉRIMONT.

Certes.