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ÉPICÈNE

OU

LA FEMME SILENCIEUSE

(EPICOENE OR THE SILENT WOMAN)



PREMIER PROLOGUE.

On a dit anciennement avec justice que le but de celui qui fait une pièce de théâtre doit être de plaire à la foule, dont les applaudissements sont pour le poëte de l’argent, du vin et des lauriers.

Mais dans ce siècle, il s’est formé une secte d’écrivains qui n’ont en vue que des sympathies individuelles et n’ont aucun goût pour la popularité.

Nous ne nous mêlons à ces écrivains ni de cœur ni de tête, et, semblables à ceux qui donnent des banquets publics, nous ne désirons pas plaire au goût du cuisinier, mais à celui des convives.

Cependant si ces palais délicats viennent ici, ils y trouveront bonne place et bon accueil ; si tous nos mets n’ont pas leur approbation, il y en aura sans doute quelques-uns qui leur feront dire, lorsqu’ils quitteront leurs siéges, que celui qui a écrit cette pièce aurait