Page:Jonson-Volpone Epicene l alchimiste-1863.djvu/204

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
181
ACTE CINQUIÈME.

bonnet orné de longues oreilles d’âne au lieu de cornes, et un papier attaché sur la poitrine, pour monter ensuite à Berlina[1].

CORVINO.

Oui, pour avoir les yeux arrachés par les assistants, qui me jetteront des pierres, du poisson gâté, des fruits pourris et des œufs corrompus. — C’est bien ; je serai content de ne plus voir ma honte.

LE PREMIER JUGE.

Et pour expier les torts que tu as faits à ta femme, tu la renverras chez son père avec sa dot triplée. — Tels sont les jugements que nous prononçons contre tous les coupables.

TOUS.

Vénérables juges !

LE PREMIER JUGE.

Lesquels nous ne révoquerons pas. Maintenant, vous rougissez, car c’est seulement après que les crimes ont été pensés et commis et lorsqu’ils sont sur le point d’être châtiés, que vous commencez à croire que ce sont des crimes. Qu’on les emmène tous ! Que tous ceux qui voient comment ces vices odieux sont récompensés prennent le courage d’en étudier la nature ! La méchanceté se nourrit, comme une bête brute, jusqu’à ce qu’elle s’engraisse, et alors elle étouffe et crève.


FIN DE VOLPONE.

  1. Pilori, ou les malfaiteurs étaient exposés, sans défense et sans protection de la loi, aux injures de la foule qui leur jetait des pierres, des poissons pourris, des œufs, etc. — C’est ce qui explique la réponse de Corvino, qui sait ce qui l’attend.