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VOLPONE.

LE PREMIER JUGE.

Qu’on le livre au sergent. (Mosca est emmené.) Toi, Volpone, à cause de ta race et de ton sang, tu ne peux tomber sous le même châtiment ; nous arrêtons que toute ta fortune, tes biens meubles et immeubles, seront confisqués au profit de l’hôpital des Incurables ; et parce que la plus grande partie de ces biens a été acquise au moyen de l’imposture, en te feignant malade de l’impuissance, de la goutte, de la paralysie et d’autres maladies, tu seras jeté en prison et mis aux fers jusqu’à ce que tu deviennes réellement malade et impotent. — Éloignez-le. (On l’emmène du tribunal.)

VOLPONE, emmené.

C’est ce qu’on peut appeler la mortification d’un renard.

LE PREMIER JUGE.

Toi, Voltore, pour remédier au scandale que tu as donné à tous les honorables membres de ta profession, tu es banni de leur corps et des États de Venise. Corbaccio ! — Faites-le approcher plus près. — Nous mettrons ton fils en possession de toute ta fortune, et nous te reléguons dans le couvent de San Spirito, où l’on t’apprendra à bien mourir, puisque tu n’as pas su vivre bien.

CORBACCIO, qui n’a pas entendu.

Qu’est-ce qu’il a dit ?

L’HUISSIER.

Vous le saurez bientôt, monsieur.

LE PREMIER JUGE.

Toi, Corvino, on ira te prendre dans ta propre maison, et tu seras promené dans une gondole, le long des canaux de Venise et sur le grand canal, avec un