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ACTE CINQUIÈME.

LE TROISIÈME JUGE.

Ce n’est pas gagner de l’or, c’est subir la torture.

LE PREMIER JUGE.

Ces gens-là ont de la fortune comme les malades ont la fièvre ; on peut dire plus raisonnablement qu’ils en sont possédés.

LE DEUXIÈME JUGE.

Dépouillez ce parasite.

CORVINO et MOSCA.

Très-honorés juges…

LE PREMIER JUGE.

Avez-vous quelque chose à dire pour arrêter le cours de la justice ? Dans ce cas, parlez.

CORVINO et VOLTORE.

Nous demandons grâce.

CÉLIA.

Et moi, pitié pour eux.

LE PREMIER JUGE.

C’est offenser votre propre innocence, madame, que de prier pour des coupables. — Levez-vous. — (Au parasite.) Vous paraissez avoir été le principal instrument, sinon le premier auteur de ces abominables impostures, et, en dernier lieu, vous avez, par votre impudence, outragé la cour et revêtu le costume d’un seigneur de Venise, n’étant qu’un homme vil et sans race. Pourquoi, nous vous condamnons, premièrement à être fouetté, et, de plus, à être prisonnier perpétuel sur les galères de l’État.

VOLPONE.

Je vous remercie pour lui.

MOSCA.

Que la peste étouffe ta nature de loup !