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VOLPONE.

VOLPONE, bas à Voltore.

Monsieur, le parasite m’a chargé de vous dire que son maître est vivant ; que vous êtes toujours l’homme choisi par lui ; que vos espérances doivent rester les mêmes, et que ce qui s’est passé n’était qu’une plaisanterie.

VOLTORE.

Comment ! une plaisanterie ?

VOLPONE.

Oui, monsieur, pour vous éprouver et savoir si vous lui resteriez attaché, et si votre douleur serait grande.

VOLTORE.

Es-tu sûr qu’il vive ?

VOLPONE.

Comme moi, monsieur.

VOLTORE.

Oh ! diable, j’ai été trop violent.

VOLPONE.

Vous pouvez tout raccommoder ; ils ont dit que vous étiez possédé, faites semblant de l’être en effet et tombez. Je vous aiderai. (Voltore tombe.) Dieu bénisse le pauvre homme ! (Bas.) Retenez votre haleine et gonflez-vous. — Voyez, voyez ; il vomit des épingles crochues ; ses yeux sont à l’envers comme ceux d’un lièvre mort, pendu à la boutique d’un marchand de gibier ; sa bouche se retourne. Voyez, messieurs, voyez ; maintenant c’est dans le ventre.

CORVINO.

Oh ! le diable !

VOLPONE.

Maintenant c’est dans le gosier.