Page:Jonson-Volpone Epicene l alchimiste-1863.djvu/193

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
VOLPONE.

(Nano, Androgyno et Castrone entrent.)

Comment ! qui vous a permis de sortir ? Où allez-vous maintenant ? Allez-vous acheter du pain d’épice ou noyer des petits chats ?

NANO.

Monsieur, maître Mosca nous a mis à la porte en nous disant d’aller nous amuser, et il a pris les clefs.

ANDROGYNO.

C’est cela.

VOLPONE.

Maître Mosca a-t-il pris les clefs ? Oh ! oh ! je m’enfonce davantage. Voilà le fruit de mes belles conceptions ; je dois être satisfait. Malheur à moi ! Quel misérable imbécile je suis de n’avoir pas supporté sobrement ma fortune. Je voulais avoir mes lubies, mes caprices, mes quintes ! — Eh bien ! allez le chercher. — Peut-être son intention est-elle plus honnête que je ne le pense. — Ordonnez-lui de venir me trouver au tribunal. J’y vais de ce pas.

(Ils sortent.)

Je veux me rattacher l’avocat par de nouvelles espérances. En le provoquant, je me suis perdu.

(Il sort.)


Scène VIII.


Le tribunal.
LES JUGES, BONARIO, CÉLIA, CORBACCIO, GORVINO, HUISSIERS, EXEMPTS, etc., etc.

LE PREMIER JUGE.

Ces choses ne pourront jamais se concilier. (Montrant les papiers.) Il avoue ici que le jeune homme a été injustement accusé, et que la jeune femme avait été amenée de force chez Volpone par son propre mari qui l’y avait laissée.