Page:Jonson-Volpone Epicene l alchimiste-1863.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
169
ACTE CINQUIÈME.

LE PREMIER JUGE, à Corbaccio.

Et vous, tenez-vous le même langage ?

CORBACCIO.

L’avocat est une canaille ; il a la langue fourchue.

LE DEUXIÈME JUGE.

Revenez à la question.

CORBACCIO.

Le parasite ne vaut pas mieux.

LE PREMIER JUGE.

Il y a confusion ici.

VOLTORE.

Je supplie vos paternités de lire ces papiers. (Il les leur fait passer.)

CORVINO.

Ne croyez rien de ce que cet esprit faux a écrit. Il est possédé ; il n’en peut être autrement, mes honorables pères.

(La scène est close.)


Scène VII.


Une rue.
VOLPONE entre.

VOLPONE, à part.

Avoir tendu un piège et y prendre mon propre cou ; m’y être jeté, la tête la première, de propos délibéré ! pour rire ! lorsque je ne faisais que d’échapper au péril, et quand j’étais libre et déclaré innocent ! Le tout, par une simple humeur folâtre ! Oh ! le démon de la sottise logeait dans ma cervelle quand j’eus cette idée, et Mosca m’y a encouragé ; il faut maintenant qu’il cautérise cette veine ouverte, ou bien notre vie coulera avec tout notre sang.