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ACTE CINQUIÈME.

VOLPONE, à Corvino.

Il me semble aussi que vous, qui avez tant d’expérience du monde ; vous, un habile marchand, un si bel oiseau ; vous, Corvino, qui portez dans votre nom un emblème si moral, vous n’auriez pas dû chanter si haut votre propre honte, ni laisser choir votre fromage pour que le renard se moquât de votre vanité.

CORVINO.

Coquin ! Vous croyez que le privilège de l’endroit où nous sommes et votre impudent bonnet rouge, qui semble cloué à votre tête par ces deux boutons dorés[1], doivent autoriser vos injures. Venez ici, vous verrez, monsieur, que je me permettrai de vous rosser ; approchez.

VOLPONE.

Ne vous hâtez pas, monsieur ; je connais bien votre valeur, depuis que vous avez osé dire tout haut, en public, ce que vous êtes.

CORVINO.

Attendez-moi. Je voudrais vous dire un mot.

VOLPONE.

Monsieur, monsieur, une autre fois.

CORVINO.

Non, tout de suite.

VOLPONE.

Seigneur ! Serais-je un homme sage, si je, m’exposais à la furie d’un cocu devenu fou ?

(Au moment où il se sauve, Mosca entre.)
CORBACCIO, voyant Mosca.

Encore lui !

  1. Ce bonnet et les boutons faisaient partie du costume d’huissier.