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ACTE CINQUIÈME.

VOLPONE.

La cour attend votre seigneurie. Moi aussi, monsieur, je me réjouis du bonheur de votre seigneurie, et que cette fortune soit tombée dans des mains si savantes et qui comprennent si bien le maniement des doigts.

VOLTORE.

Que me voulez-vous ?

VOLPONE.

Je viens en solliciteur auprès de votre seigneurie, à propos de la petite maison qui est au bout de votre longue file de palais, près de la Piscaria, et qui tombe en ruine, faute de réparations. Au temps de Volpone, votre prédécesseur, et avant sa maladie, c’était une petite maison soignée et propre, un joli bordel aussi bien achalandé qu’on puisse en trouver à Venise, et que personne ne dédaignait ; mais elle est tombée avec lui : son corps et cette maison se sont ruinés en même temps.

VOLTORE.

Allons, monsieur, laissez ce bavardage.

VOLPONE.

Si votre honneur veut me donner la préférence, au cas où vous voudriez la vendre, c’est là mon seul désir. C’est une simple bagatelle pour vous, monsieur, un revenu de bouts de chandelle ; car votre honneur ne connaît pas…

VOLTORE.

Qu’est-ce que je ne connais pas ?

VOLPONE.

La fin de ses richesses, monsieur ; Dieu seul peut les diminuer.