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ACTE CINQUIÈME.

ceté sur la terre ; c’est le don précieux d’engendrer des procès. Que n’ai-je, monsieur, seulement la moitié de cette faculté, au prix de toute ma fortune ! Si j’ai quelque litige, bien que j’espère n’en point avoir, puisque tout est clair et direct, j’aurai la hardiesse de mettre à profit votre éloquence sonore, en vous payant des honoraires, croyez-le bien, monsieur. En attendant, puisque vous savez ce que c’est que la loi, j’espère que vous aurez la conscience de ne pas être envieux de ce qui m’appartient. Mon bon monsieur, je vous remercie de votre plat d’argent, il aidera un jeune homme dans son établissement. En vérité, votre teint ressemble à celui d’un homme constipé ; il vaut mieux vous en aller, monsieur, et vous purger, (Voltore sort.)

VOLPONE, quittant sa retraite.

Ordonne-lui de la laitue. Laisse-moi t’embrasser, mon spirituel bohémien. Oh ! que ne puis-je te transformer en Vénus ! — Mosca, prends, revêts mes habits de gala, promène-toi dans les rues, fais-toi voir, torture-les encore. Ce n’est pas tout de vaincre, il faut profiter de la victoire. Qui voudrait avoir perdu une pareille fête ?

MOSCA.

Par contre, j’ai peur que nous ne les perdions.

VOLPONE.

Oh ! ma résurrection, plus tard, nous les ramènera tous. Que ne puis-je seulement trouver un déguisement sous lequel je puisse les aborder et leur adresser des questions ! Combien je les vexerais, chacun à leur tour !

MOSCA.

Monsieur, je puis vous contenter.