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ACTE CINQUIÈME.

Vous auriez bien voulu être un mari complaisant, si le sort ne l’avait pas empêché, et vous êtes un cocu déclaré en bons termes devant la cour. Cette perle, direz-vous, vous appartenait ? c’est vrai. Et ce diamant ? je ne le nie pas, mais je vous en remercie. Il y a encore beaucoup de choses à vous ici ? c’est possible. Pensez que les bonnes œuvres que vous avez faites serviront à cacher les mauvaises. Je ne vous trahirai pas, bien que vous soyez un homme hors ligne, puisque vous avez le titre sans la qualité, et que cela vous suffit. Allez-vous-en ; soyez mélancolique ou devenez fou furieux.

(Corvino sort.)
VOLPONE, derrière son rideau.

Rare Mosca ! comme sa scélératesse lui sied !

VOLTORE.

C’est pour moi sans doute qu’il expédie tous ces gens-là.

CORBACCIO.

Mosca, héritier !

VOLPONE.

Oh ! ses quatre yeux ont enfin pu lire jusqu’au bout.

CORBACCIO.

Je suis trompé, volé, par un vil parasite. Canaille, tu m’as dupé !

MOSCA.

Oui, monsieur. Fermez votre bouche, ou je vous en arrache votre dernière dent. N’est-ce pas vous, infâme et cupide créature à trois jambes, qui, dans l’espoir d’une proie à dévorer, êtes venu, ces trois dernières années, flairer le terrain avec votre nez crochu, et qui vouliez me soudoyer pour me faire empoisonner mon