Page:Jonson-Volpone Epicene l alchimiste-1863.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
142
VOLPONE.

MOSCA.

Et la sueur aussi ; mais votre or est bien un autre parfum, il évapore ces senteurs nauséabondes ; il embellit les plus laids, rajeunit les plus vieux, et les rend tous aimables, comme si l’or était la ceinture chantée par les poëtes. Jupiter ne pouvait inventer un suaire plus subtil pour passer au milieu des gardes d’Acrisius[1] ; c’est lui qui donne au monde sa grâce, sa jeunesse et sa beauté.

VOLPONE.

Je crois qu’elle m’aime.

MOSCA.

Qui ? La grande dame, monsieur ? Elle est jalouse de vous.

VOLPONE.

Tu le Crois ? (On frappe.)

MOSCA.

Écoutez. Voilà déjà quelqu’un.

VOLPONE.

Regarde.

MOSCA.

C’est le vautour ; il a le flair le plus fin.

VOLPONE.

Je vais à mon observatoire ; prends ton poste.

MOSCA.

J’y suis.

VOLPONE.

Maintenant, Mosca, travaille en artiste, torture-les avec art.

  1. Acrisius, père de Danaé.