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ACTE CINQUIÈME.

MOSCA.

Oui, qu’il sentait mauvais, et que j’ai dû le mettre de suite dans une bière et l’enterrer.

VOLPONE.

Oui, tout ce que tu voudras. Tiens ! voici le testament ; mets-toi un bonnet, prends un livre de compte, une plume et de l’encre ; des papiers devant toi ; assieds-toi comme si tu faisais l’inventaire des meubles ; moi je serai derrière le rideau, sur un tabouret, et j’écouterai. De temps en temps je jetterai un coup d’œil, je regarderai leurs figures, pour voir par quels degrés le sang s’enfuira de leurs joues ; oh ! cela me donnera une occasion de fou rire.

MOSCA, s’arrangeant.

Votre avocat en deviendra blafard, hébété.

VOLPONE.

Cela émoussera le fil de son éloquence.

MOSCA.

Et votre clarissimo, le vieux au dos rond, il va se rouler, comme un hérisson quand on le touche.

VOLPONE.

Et Corvino ?

MOSCA.

Oh ! voyez-le, monsieur, courir les rues demain matin, avec une corde et un poignard dans les mains, il sera fou furieux : milady aussi, elle qui est venue au tribunal porter un faux témoignage pour votre seigneurie.

VOLPONE.

Oui, et qui m’a embrassé devant les juges, quand sur ma figure l’huile coulait…