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VOLPONE.

(Castrone et Nano sortent.)
MOSCA.

Que pensez-vous faire, monsieur ?

VOLPONE.

Oh ! nous allons voir accourir à cette nouvelle mon vautour, mon corbeau, mon épervier, le bec aiguisé pour becqueter ma charogne. Puis ma louve et tous les autres, avides, affamés, pleins d’espoir…

MOSCA.

Arriveront pour voir leur proie arrachée à leurs lèvres.

VOLPONE.

Sans doute. Je veux que tu te mettes une robe et que tu prennes l’extérieur d’un homme qui a hérité de moi ; montre-leur un testament. Ouvre ce secrétaire et prends l’un de ceux dont les noms sont en blanc ; je vais de suite y inscrire le tien.

MOSCA.

Oh ! ce sera rare.

VOLPONE.

Oui ! avoir la bouche toute grande ouverte et se voir dupé…

MOSCA.

Oui-da.

VOLPONE.

Et comme tu les traiteras avec dédain ! Dépêche-toi, revêts ta robe.

MOSCA, s’habillant.

Mais s’ils demandent à voir votre corps.

VOLPONE.

Tu leur diras qu’il était pourri.