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VOLPONE.

LE QUATRIEME JUGE.

Ce sont deux méchantes créatures.

LE TROISIÈME JUGE.

J’en ai tout un tremblement de terre dans le corps.

LE DEUXIÈME JUGE.

La rougeur de la honte n’a jamais coloré leurs joues depuis le berceau.

LE QUATRIÈME JUGE, à Voltore.

Vous avez rendu un véritable service à l’État, en les démasquant, monsieur l’avocat.

LE PREMIER JUGE.

Vous apprendrez, avant le soir, quel châtiment la justice leur aura imposé.

(Les juges, le greffier et les officiers s’en vont, ainsi que Bonario et Célia.)
VOLTORE.

Nous remercions vos paternités. — Qu’en dites-vous ?

MOSCA.

Parfait ! Je voudrais que l’on doublât d’or votre langue, à cause de votre éloquence ; je voudrais vous voir l’héritier de toute la cité ; je voudrais que la terre manquât d’hommes avant que vous ne manquassiez de rentes. Ils se verront forcés de vous ériger une statue sur la place Saint-Marc. — Monsieur Corvino, je voudrais vous voir sortir et vous promener par la ville ; car vous avez triomphé.

CORVINO.

Oui, certes.

MOSCA, à l’oreille de Corvino.

Il vaut bien mieux, en effet, que vous vous soyez proclamé cocu, que coupable de l’autre chose.