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VOLPONE.

BONARIO.

Nos consciences.

CELIA.

Et le ciel qui ne manque jamais aux innocents.

LE QUATRIÈME JUGE.

Ce ne sont pas là des témoignages.

BONARIO.

Peut-être pas dans vos cours de justice, où la multitude et les clameurs triomphent.

LE PREMIER JUGE.

Voilà que vous devenez insolent.

(Les officiers de justice rentrent et apportent Volpone sur un lit.)
VOLTORE.

Voici, voici le témoin qui va vous convaincre et rendre muettes leurs langues audacieuses. Voyez ici, ô vénérables pères, voyez le ravisseur, ce chevaucheur de dames mariées, ce grand imposteur, ce voluptueux raffiné ! Ne pensez-vous pas que ces membres soient aptes aux plaisirs de Vénus, et que ces regards convoitent une concubine ? Tenez, voyez ces mains ; sont-elles faites pour caresser le sein d’une dame ? — Peut-être il dissimule ?

BONARIO.

Oui.

VOLTORE.

Voulez-vous qu’on le torture ?

BONARIO.

Je voudrais qu’on fît des recherches.

VOLTORE.

Non ! Il vaut mieux essayer sur lui les aiguillons ou les fers rouges ; menez-le à l’estrapade. J’ai entendu dire que la question guérissait de la goutte. En