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ACTE QUATRIÈME.

BONARIO.

Son parasite, son esclave, son entremetteur. Je demande à la cour qu’on force l’autre à venir, pour que vos yeux puissent être témoins de ses étranges impostures.

VOLTORE.

Sur ma foi et sur la confiance que j’ai en vos vertus, il n’est pas capable de supporter le grand air.

LE DEUXIÈME JUGE.

Amenez-le, néanmoins.

LE TROISIÈME JUGE.

Nous voulons le voir.

LE QUATRIÈME JUGE.

Allez le chercher.

VOLTORE.

Que la volonté de Vos Paternités soit faite. (Les officiers sortent.) Il est certain que sa vue excitera plutôt votre pitié que votre indignation. Qu’il plaise, en attendant, à la cour de l’entendre par ma bouche. Je le demande, parce que je sais que le tribunal est exempt de toute prévention, et nous n’avons nulle raison de craindre que notre véracité nuise à notre cause.

LE TROISIÈME JUGE.

Parlez en toute liberté.

VOLTORE.

Sachez donc, très-honorables juges, que j’ai à dévoiler, à vos oreilles étrangement abusées, la plus prodigieuse et la plus effrontée machination d’impudence et de traîtrise que la nature vicieuse ait jamais produite, à la honte de Venise. Cette femme dissolue, qui ne manque ni de regards artificieux ni de larmes pour aider au masque qu’elle a pris, est depuis longtemps connue pour avoir un commerce d’adultère avec ce