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ACTE QUATRIÈME.

comme il balance fièrement la tête, (À part.) J’en ferai autant si tout finit bien, (À l’oreille de Corbaccio.) Monsieur, vous êtes le seul pour qui sera la moisson, et ces gens-là ne savent pas pour qui ils travaillent.

CORBACCIO.

Silence !

MOSCA, se tournant vers Corvino.

C’est vous qui mangerez le gâteau, (À part.) Comptez-y. (Haut, à Voltore.) Que Mercure inspire votre voix foudroyante, ou bien que l’Hercule français[1] fasse de votre langue une massue aussi puissante que la sienne pour assommer nos adversaires, (À mi-voix.) ou plutôt les vôtres.

VOLTORE.

Les voici, tais-toi.

MOSCA.

J’ai un autre témoin à produire si vous en avez besoin, monsieur.

VOLTORE.

Qui est-ce ?

MOSCA.

Vous le verrez, monsieur.

(Les juges entrent et prennent place. Bonario, Célia, un greffier, les huissiers et autres officiers de justice.)
LE PREMIER JUGE.

La cour n’a jamais entendu une chose pareille.

LE DEUXIÈME JUGE.

Cela paraîtra fort étrange à ceux qui en entendront le récit.

  1. L’Hercule gaulois ou celtique était le symbole de l’éloquence. Lucien le surnomme Ogmius. Il est représenté couvert d’une peau de lion ; dans la main droite, une massue ; dans la gauche, un arc ; des chaînes partaient de sa bouche et allaient jusqu’aux oreilles des auditeurs qui l’entouraient.