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VOLPONE.

Votre fermeté est tout ce qu’on demande pour la conduire à bout.

MOSCA.

Le mensonge à faire est-il bien compris de tout le monde ? Est-ce sûr ? Chacun sait-il son rôle ?

CORVINO.

Oui.

MOSCA.

Eh bien ! ne faiblissez pas.

CORVINO, s’entretenant à part avec Mosca.

L’avocat sait-il la vérité ?

MOSCA.

Oh ! monsieur, en aucune façon. J’ai inventé une fable qui a sauvé votre réputation. Soyez vaillant, monsieur.

CORVINO.

Je ne crains que ce Voltore ; j’ai peur que son plaidoyer ne le pose comme un cohéritier…

MOSCA.

Pour la potence ; qu’il aille se faire pendre ! Nous nous servirons de sa langue et du bruit qu’elle fait comme du croassement de ce corbeau, (Il désigne corbaccio.)

CORVINO.

C’est bien ; mais que ferons-nous de celui-ci ?

MOSCA.

Quand nous aurons fini, voulez-vous dire ?

CORVINO.

Oui.

MOSCA.

Nous y penserons. Nous le vendrons comme une momie : il est déjà moitié poussière, (À Voltore à part, montrant Corvino.) Ne souriez-vous pas de voir ce buffle,