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ACTE QUATRIÈME.

LADY WOULD-BE.

Oui, du quartier de White-Friars[1]. — Allons, je rougis pour vous, monsieur Would-be, et je suis honteuse de vous voir assez effronté pour être ainsi le patron ou le saint Georges d’une fille dissolue, d’une courtisane, d’un diable femelle déguisé en homme.

SIR POLITICK, à Pérégrine.

Monsieur, si vous êtes ce que dit madame, je dois vous souhaiter le bonsoir et vous laisser à vos plaisirs. Le cas paraît clair. (Il sort.)

LADY WOULD-BE, à sir Politick.

Oui ! vous le savez aussi bien que moi, avec votre figure de grand politique ; (À pérégrine.) quant à votre concupiscence de carnaval, qui est venue chercher à Venise la liberté de conscience loin des persécutions de la police de Londres, je vais la châtier.

PÉRÉGRINE.

C’est parfait, en vérité ; et avez-vous souvent de ces lubies ? Est-ce un exercice habituel de votre esprit, madame ?

LADY WOULD-BE.

Courage, monsieur.

PÉRÉGRINE.

M’entendez-vous, madame ? Si votre chevalier vous a envoyée pour mendier des chemises d’homme ou pour m’inviter chez vous, vous auriez dû agir plus franchement.

LADY WOULD-BE.

Vos insultes ne vous délivreront pas de mes filets.

  1. À cette époque White-Friars était un lieu privilégié pour les fripons, les joueurs, les banqueroutiers et tous les gens de mauvaise vie ; on y résistait ouvertement à l’autorité ; les prostituées y affluaient.