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ACTE QUATRIÈME.

PERÉGRINE.

Je vous en prie, laissez-moi lire, monsieur ; qu’avons-nous là ? (Il lit.) Notandum : « Un rat a rongé le cuir de mes éperons ; cependant, j’en mis des neufs, et je suis sorti. Je jetai trois fèves sur le seuil[1]. Item, j’ai acheté deux cure-dents, dont je brisai l’un immédiatement, dans une conversation avec un marchand hollandais sur une raison d’État. En le quittant j’allai payer un mocinigo pour raccommoder mes bas de soie ; sur mon chemin, je marchandai des sardines ; et j’ai uriné contre l’église Saint-Marc. » En vérité, ce sont des notes politiques !

SIR POLITICK.

Je n’oublie pas la moindre action de ma vie et je la note.

PEREGRINE.

Croyez-moi, monsieur, c’est fort sage.

SIR POLITICK.

Eh bien ! monsieur, continuez à lire.

(À une certaine distance, entre lady Would-be suivie de Nano et de deux femmes de chambre.)
LADY WOULD-BE.

Où trouverons-nous ce chevalier libertin[2] ? Sans doute il est entré dans une maison.

NANO.

Alors il est pris.

LADY WOULD-BE.

Il joue un jeu double avec moi. Arrêtons-nous ici,

  1. Cérémonie superstitieuse ; Pline dit : « In fabo, pecularis religio. »
  2. Il y a ici une allusion au jeu de fast and loose. Ce jeu consistait en une longue jarretière roulée sur une table ; on piquait au hasard une épingle, et l’on déroulait la jarretière ; si elle était fixée à la table,