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ACTE QUATRIÈME.

ces boîtes seraient contre-signées du sceau de l’État dans certain bureau, et assez grosses pour ne pouvoir être cachées dans une poche.

PÉRÉGRINE.

Admirable !

SIR POLITICK.

Mon second projet serait de trouver les moyens de savoir, de façon définitive, si un vaisseau nouvellement arrivé de Soria ou de quelque endroit suspect du Levant, est, ou non, infecté de la peste ; vous savez que, dans tous les cas, il doit rester quarante jours, cinquante quelquefois, dans un lazaret ; eh bien ! je veux éviter cette perte de temps et d’argent aux marchands, et éclaircir le doute en moins d’une heure.

PÉRÉGRINE.

En vérité, monsieur ?

SIR POLITICK.

Oui, ou j’y perdrais ma peine.

PÉRÉGRINE.

Ce serait beaucoup.

SIR POLITICK.

Maintenant, monsieur, concevez-moi bien, cela me coûterait peut-être trente livres d’oignons.

PÉRÉGRINE.

Ce qui ferait environ une livre sterling.

SIR POLITICK.

J’ai en outre ma machine hydraulique ; car j’en fais une, monsieur. D’abord, je mets notre vaisseau entre deux murs de brique ; mais ces murs seront faits aux frais du gouvernement ; sur l’un, j’attache solidement une tente goudronnée, sous laquelle je suspens mes oignons fendus par moitié ; l’autre sera plein de