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VOLPONE.

qu’ils ont à dire, aussi bien que les plus puissants. Je crois que j’ai ici des notes que je puis vous montrer. (Il cherche dans ses poches.)

PÉRÉGRINE.

Cher monsieur.

SIR POLITICK.

Mais il faut me jurer sur votre honneur que vous n’anticiperez pas.

PÉRÉGRINE.

Moi, monsieur !

SIR POLITICK.

N’en révélez pas les moindres détails. — Je n’ai pas ce papier.

PÉRÉGRINE.

Vous pouvez vous rappeler ?

SIR POLITICK.

Ma première affaire concerne les boîtes à amadou. Vous devez savoir, monsieur, qu’il n’y a pas une famille, ici, qui n’ait sa boîte à amadou. Maintenant, rien n’est plus facile à porter ; supposez que, vous ou moi, nous soyons mal disposés pour l’État ; avec une de ces boîtes dans notre poche, ne pouvons-nous, l’un ou l’autre, entrer dans l’arsenal, et en sortir, sans qu’on n’en sache rien ?

PÉRÉGRINE.

Excepté vous, monsieur.

SIR POLITICK.

Allons, allons. — Moi donc, je donne un conseil à l’État, et lui fais voir combien il serait convenable qu’il ne fût permis qu’aux gens reconnus bons patriotes, aux amis sincères de leur pays, d’avoir ces boîtes dans leurs maisons ; à la condition, encore, que