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ACTE TROISIÈME.

MOSCA.

Et moi aussi, monsieur. Ah ! qui aurait pensé qu’il pouvait vous entendre ?

VOLPONE.

Que devons-nous faire ?

MOSCA.

Je n’en sais rien ; si mon cœur pouvait expier ma maladresse, je l’arracherais. Voulez-vous me pendre, monsieur, ou me couper la gorge ? Je vous en remercierais, monsieur. — Mourons comme des Romains, puisque nous avons vécu comme des Grecs[1]. (on frappe.)

VOLPONE.

Écoute ; qui est là ? j’entends marcher ; des sergents, le saffi viennent pour me saisir ; je sens déjà sur mon front le fer rouge qui siffle ; ah ! mes oreilles me tintent.

MOSCA.

Retournez dans votre lit, monsieur, la place néanmoins peut encore être bonne. (Volpone se couche comme dans les scènes précédentes.)(À part.) Les coupables craignent ce qu’ils méritent.

(Corbaccio entre.)

Monsieur Corbaccio !

CORBACCIO.

Eh bien ! Comment allons-nous, Mosca ?

MOSCA.

Ah ! nous sommes surpris, perdus : votre fils, je ne sais par quel hasard, a été informé de votre projet en faveur de mon patron, et du testament qui le fait votre

  1. On voit que le mépris attaché au nom de Grec date de loin. Plaute a employé le mot pergrœcari pour exprimer une vie de plaisir et de débauche.