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VOLPONE.

femme, imposteur, ou tu mourras. Si je ne répugnais à l’idée d’enlever ton châtiment aux mains de la justice, je ferais de toi, dès à présent, un sacrifice de vengeance devant cet autel et devant cet or, ton idole. — Madame, quittez cette chambre, c’est l’antre de l’infamie ; ne craignez rien, vous avez un protecteur, et cet homme, avant peu, trouvera sa juste récompense.

(Bonario et Célia sortent.)
VOLPONE.

Plafonds ! tombez sur moi et m’ensevelissez sous vos ruines ; devenez ma tombe, vous qui m’abritiez. Oh ! je suis démasqué, découragé, perdu, trahi, condamné à la misère et à l’infamie.

(Mosca entre blessé et saignant.)
MOSCA.

O misérable ! où dois-je fuir pour me faire sauter la cervelle ?

VOLPONE.

Ici, ici ; quoi ! tu saignes ?

MOSCA.

Pourquoi son épée, mieux dirigée, n’a-t-elle pas été assez courtoise pour me fendre jusqu’au nombril, et m’empêcher de voir mes espérances et celles de mon maître désespérément engagées dans une voie sans issue, et cela par ma faute ?

VOLPONE.

Malheur sur la destinée !

MOSCA.

Et sur mon étourderie, monsieur !

VOLPONE.

Elle me ruine.