Page:Jonson-Volpone Epicene l alchimiste-1863.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
92
VOLPONE.

souviendrai. — Vous voulez ainsi me ruiner ! — Avez-vous soif de ma perte ?

MOSCA.

Gentille dame, réfléchissez.

CORVINO.

Non, non. Elle a bien pris son temps pour être sage ! précieuse pruderie ! en vérité, c’est misérable, c’est misérable et vous êtes…

MOSCA.

Calmez-vous, monsieur.

CORVINO.

Une insigne sauterelle, par le ciel, une sauterelle ! un monstre, un crocodile qui a préparé ses larmes en attendant le moment de les verser.

MOSCA.

Calmez-vous, je vous en prie, monsieur, elle réfléchira.

CÉLIA.

Je voudrais que ma vie pût satisfaire…

CORVINO.

Morbleu ! si elle voulait seulement lui parler, et sauver ma réputation, ce serait au moins quelque chose. Mais, vouloir ma ruine…

MOSCA.

Oui, et lorsque vous avez mis votre fortune entre ses mains ; mais en vérité, ce n’est que par pudeur, je dois l’absoudre ; si vous n’étiez pas là, elle serait peut-être plus conciliante ; je le crois, et je m’en porte caution pour elle ; quelle femme consentirait devant son mari… Je vous en prie, partez et laissez-nous-la.

CORVINO.

Ma chère Célia, tu peux encore tout racheter ; je