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VOLPONE.

MOSCA.

Ayant eu connaissance de la consultation des médecins à propos de votre santé, il vient vous offrir, ou plutôt, monsieur, vous prostituer…

CORVINO.

Merci, mon bon Mosca.

MOSCA.

Franchement, librement, sans qu’on le lui ait demandé, sans qu’on l’en ait prié…

CORVINO.

Bien.

MOSCA.

Comme une preuve de sa fervente affection pour vous, sa propre femme, sa belle femme, la beauté, l’orgueil de Venise…

CORVINO.

C’est bien présenté.

MOSCA.

Pour être votre consolatrice et pour vous guérir.

VOLPONE.

Hélas ! je suis déjà mort ! Je t’en prie, remercie-le de sa tendresse et de son empressement ; après tout, c’est peut-être un vain travail que de vouloir combattre contre la destinée ; c’est approcher le feu d’une pierre ; uh ! uh ! uh ! uh ! (Il tousse.) c’est vouloir qu’une feuille morte reverdisse. Cependant j’accepte avec gratitude ses souhaits, et tu peux lui dire ce que j’ai fait pour lui ; hélas ! mon état est sans espoir ; dis-lui de prier pour moi et d’user de ma fortune avec quelque souvenance de moi, lorsqu’elle lui arrivera.

MOSCA.

Entendez-vous, monsieur ? Allez vers lui avec votre femme.