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ACTE TROISIÈME.

CORVINO.

Comment ?

CÉLIA.

Cher monsieur, ils sont jaloux de nos âmes, soyez-le comme eux, et songez à la haine qu’ils ont pour le péché.

CORVINO.

Je le veux bien ; si je pensais que ce fût un péché, je ne vous presserais pas. Si je vous offrais à quelque jeune Français, à quelque Florentin au sang chaud qui a lu l’Arétin, ou étudié ses gravures, qui connût à fond les labyrinthes de la débauche et fût capable de professer dans l’art de la luxure ; si c’était un tel homme que j’eusse choisi, ce serait un péché ; mais ici c’est le contraire du péché, c’est une œuvre pieuse, un acte de charité pour un malade, une honnête politique pour m’assurer mon bien.

CÉLIA.

O ciel ! pouvez-vous tolérer un pareil changement ?

VOLPONE, au fond de la chambre, à Mosca.

Tu es ma gloire, Mosca, et mon orgueil, ma joie, ma volupté, mes délices ! Amène-les.

MOSCA, avançant, à Corvino.

Daignez vous approcher, monsieur.

CORVINO, à Célia.

Allons, — vous n’allez pas résister, peut-être ? par la lumière du ciel !

MOSCA.

Monsieur, le signor Corvino vient vous voir.

VOLPONE.

Oh !