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ACTE TROISIÈME.



Scène VI.


La chambre de Volpone.
VOLPONE sur son lit, et MOSCA assis près de lui. Entre CORVINO forçant CÉLIA de le suivre.

CORVINO.

Allons, il n’y a pas à reculer, prenez votre parti, je l’ai décidé, cela sera. Je n’ai pas voulu vous le dire auparavant pour éviter toutes les simagrées et les ruses qui pouvaient vous empêcher de m’obéir.

CÉLIA.

Monsieur, laissez-moi vous conjurer de ne pas me soumettre à de pareilles épreuves ; si vous doutez de ma chasteté, eh bien ! enfermez-moi pour toujours ; faites de moi une habitante des ténèbres ; laissez-moi vivre au gré de vos craintes, si je ne mérite pas votre confiance.

CORVINO.

Croyez bien que je n’ai pas cette intention ; tout ce que j’ai dit, je le pense ; je ne suis pas fou, ni jaloux comme un sot. Allons, montrez-vous obéissante comme une femme doit l’être.

CÉLIA.

O Ciel !

CORVINO.

Je vous le répète, faites-le.

CÉLIA.

Était-ce là le but…

CORVINO.

Je vous en ai dit les raisons ; je vous ai dit ce que les médecins ont décidé, combien la chose m’intéresse, quels sont mes engagements, mes motifs et la néces-