Page:Jonson-Volpone Epicene l alchimiste-1863.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
80
VOLPONE.

LADY WOULD-BE.

J’ai un peu étudié la médecine. Maintenant je suis tout entière à la musique, excepté le matin une heure ou deux que je réserve à la peinture : je voudrais en vérité qu’une lady sût tout, les lettres et les arts ; qu’elle sût raisonner, écrire, peindre ; mais, avant tout, comme le disent Platon et Pythagore, la musique est la perfection, et un ravissement, lorsqu’il y a harmonie dans la figure, dans la voix, dans les habits ; oh ! c’est en vérité le plus bel ornement de notre sexe.

VOLPONE.

Un poëte aussi ancien que Platon, et aussi savant, dit que le plus grand charme d’une femme, c’est le silence.

LADY WOULD-BE.

Lequel de vos poëtes ? Pétrarque, ou Tasse, ou Dante ? Guarini ? Ariosto ? Arétin ? Cieco di Hadria ? Je les ai tous lus.

VOLPONE, à part.

Tout est pour moi une cause de ruine.

LADY WOULD-BE.

Je crois même en avoir deux ou trois sur moi.

VOLPONE, à part.

Le soleil et la mer seront plutôt immobiles que son éternelle langue ! Rien ne peut lui échapper.

LADY WOULD-BE.

Voici le Pastor fido.

VOLPONE, à part.

Garder un silence obstiné, c’est ma seule ressource.

LADY WOULD-BE.

Tous nos écrivains anglais, je parle de ceux qui