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VOLPONE.

une singulière nation et comme ils parlent de nous autres ? « Les dames anglaises ne savent pas s’habiller. » Voilà une terrible accusation pour notre pays ! Allez, et attendez-moi dans la chambre à côté. — Ce fard aussi est trop épais ; mais qu’importe aujourd’hui ? (À Nano.) Mon bon monsieur, ayez soin d’elles.

(Nano et les femmes sortent.)
VOLPONE.

L’orage s’approche de moi.

LADY WOULD-BE, allant vers le lit.

Comment va mon cher Volpone ?

VOLPONE.

Le bruit m’empêche de dormir ; je rêvais qu’une étrange furie entrait dans ma maison, et que la terrible tempête de son haleine partageait en deux la toiture.

LADY WOULD-BE.

Moi aussi j’ai eu le plus horrible rêve dont j’aie le souvenir.

VOLPONE, à part.

O destinée ! Voilà que je lui donne l’occasion de me torturer ; elle va me raconter le sien.

LADY WOULD-BE.

Il me semblait qu’une médiocrité dorée, polie et délicate…

VOLPONE.

Oh ! si vous m’aimez, assez, assez ; je souffre, j’ai des transpirations, seulement à entendre parler de rêves ; voyez combien je tremble.

LADY WOULD-BE.

Hélas ! pauvre bonne âme ! C’est un mouvement passionné du cœur. Ce qui est bon pour cela, c’est de