Au secours, Selim ! Au secours, chrétiens ! Gouverneur, pourquoi demeurez-vous impitoyable ?
Puis-je avoir pitié de tes plaintes ou de toi, Barabas maudit, Juif immonde ? Tu paieras ta trahison !
Vous ne voulez pas me porter secours ?
Non, misérable !
Vous non plus, mécréants ? Alors, Barabas, souffle ta dernière haine et, malgré l’atrocité de tes tourments, demeure ferme avant de mourir. Gouverneur, c’est moi qui ai tué ton fils, après avoir imaginé le défi qui les a fait en venir aux mains. Calymath, j’avais conspiré ta perte et imaginé ce stratagème pour jeter la confusion parmi vous tous, chrétiens damnés et Turcs infidèles ! Maintenant je souffre des maux intolérables ! Meurs, vie ! Envole-toi, mon âme ! Langue, maudis autant que tu peux maudire ! Je meurs !
À présent, chrétiens, expliquez-moi ce que veut dire tout cela ?
Il avait imaginé cet artifice pour attenter à ta vie. Vois, Selim, à quelles méchantes actions se livrait le Juif. Il voulait aussi s’emparer de toi. J’ai préféré te sauver.
C’était là le festin qu’il nous préparait ? Partons. Nous pourrions courir encore quelque danger.
Non, Selim, demeure. Nous te tenons et ne te laisserons pas partir si vite. Aussi bien, que ferais-tu sur tes galères, sans hommes pour les conduire ?
Ne vous préoccupez pas de cela. Mes hommes sont à bord et m’attendent.
Entends-tu la trompette sonner la charge ?
Oui ! Qu’est-ce que cela signifie ?
Cela signifie qu’on a mis le feu au monastère, qu’il a sauté et que tous tes soldats sont massacrés !