Scène III
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(Entre Calymath, des pachas, des turcs et Barabas, avec Ferneze et des chevaliers prisonniers[1])
Rabaissez votre orgueil, Chrétiens prisonniers, et agenouillez-vous pour demander merci à votre ennemi vainqueur. Où est l’espérance que vous mettiez en l’Espagnol hautain ? Parle, Ferneze. N’eût-il pas mieux valu que tu tinsses ta promesse, au lieu de te laisser surprendre de la sorte ?
Que puis-je répondre ? Nous sommes captifs et n’avons plus qu’à baisser la tête.
Oui, mécréants ! Inclinez-vous sous le joug turc et supportez le fardeau de nos colères. Barabas, suivant notre engagement nous te nommons gouverneur. Ces captifs t’appartiennent.
Merci, monseigneur.
0 jour fatal ! Tomber entre les mains d’un traître et d’un Juif profane ! Quelle humiliation plus grande pourrait infliger le ciel ?
Telle est notre volonté. Barabas, pour garder ta personne, nous mettons ces janissaires à ta disposition. Traite-les bien, comme nous t’avons bien traité nous-mêmes. Maintenant, braves pachas, venez. Nous allons parcourir la ville en ruines et juger des dégâts. Au revoir, brave Juif. À bientôt, grand Barabas.
Que toutes les chances escortent Calymath !
Maintenant, pour notre sûreté, que l’on conduise en prison
- ↑ La scène sur une place de la ville.