Page:Jonson,marlowe,dekker,middleton-les contemporains de shakespeare-1920.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ithamore

Veux-tu boire, Français ? Voici pour toi, avec un… La peste soit de son hoquet d’ivrogne !

Barabas

Grand merci, monsieur[1].

Bellamira

Pilia-Borsa, dis au musicien de me donner le bouquet qu’il porte à son chapeau.

Pilia

Coquin, donnez votre bouquet à ma maîtresse.

Barabas

À votre commandement, madame[2].

Bellamira

O mon Ithamore, comme ces fleurs embaument !

Ithamore

Telle mon haleine, cher cœur ! Il n’y a pas de violettes qui puissent lutter avec elle !

Pilia

Pouah ! Ça sent la rose-trémière.

Barabas, à part.

Me voilà vengé ! Le parfum du bouquet donne la mort. Les fleurs sont empoisonnées !

Ithamore

Joue, ou je fais des cordes à viole de tes boyaux !

Barabas

Pardonnez-moi[3]. Je m’accorde. M’y voici.

Ithamore

Donne-lui une couronne, et reverse-moi du vin.

Pilia

Prends ces deux couronnes et joue.

Barabas, à part.

Avec quelle libéralité les drôles disposent de mon argent !

(Il joue)
Pilia

Il me semble qu’il a de bons doigts.

Barabas, à part.

Comme eux quand ils me volent mon argent !

Pilia

Quel jeu rapide !

Barabas, à part.

Son jeu est plus rapide quand il jette mon or par la fenêtre !

  1. En français dans le texte.
  2. Idem.
  3. Idem.