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l’haleine. Jamais on n’aima un serviteur comme mon Ithamore.

Pilia

Je le sais.

Barabas

Quand viendrez-vous chez moi ?

Pilia

Bientôt et vous en ferez les frais. Portez-vous bien.

(Il sort)
Barabas

C’est toi qui paieras les frais si tu viens, misérable ! Jamais Juif fut-il plus malheureux que moi ? Un drôle de la sorte m’extorquer trois cents couronnes ! Cinq cents couronnes ! Il faut que je trouve un moyen de me débarrasser d’eux tous, et sans plus tarder. Le misérable serait capable de raconter ce qu’il sait et j’en mourrais ! Ce moyen, je l’ai. Sous un déguisement je vais aller trouver mon drôle et je verrai l’usage qu’il fait de mon or !




Scène V

.

Bellamira, Ithamore et Pilia
(Entre Bellamira, Ithamore et Pilia-Borsa[1]).
Bellamira

Je veux te faire raison, mon amour et je bois !

Ithamore

Puisqu’il en est ainsi, écoute. (Il lui parle à l’oreille)

Bellamira

Entendu.

Ithamore

Dans ces conditions je bois à mon tour. À toi !

Bellamira

Tout ou rien !

Ithamore

Si tu m’aimes n’en laisse pas une goutte.

Bellamira

Si je t’aime ! Emplis trois verres !

Ithamore

Trois et cinquante douzaines. Je te fais raison à mon tour.

  1. La scène se passe sous une véranda ou sous le porche de la maison de Bellamira.